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INSIDE 12 | 2023

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La HGC vous souhaite de belles fêtes de Noël et un bon passage à la nouvelle année !

«J’étais choqué par ce gaspillage!»

Samuel Broch a seulement 18 ans mais il a déjà un fort esprit entrepreneurial. Son idée : développer une plateforme commerciale pour favoriser la réutilisation des matériaux de construction excédentaires. Sa start-up Logistock a obtenu le soutien de la HGC pour ses perspectives novatrices en matière de durabilité. Inside a rencontré ce jeune entrepreneur à la pensée écologique et économique pour une grande interview.

Samuel, tu n’as que 18 ans et tu es déjà un entrepreneur à succès. Comment en es-tu arrivé là?

Tout a commencé en 2021. J’avais 17 ans et je fréquentais alors l’école de commerce du Collège du Sud à Bulle. En deuxième année, nous devions créer une entreprise fictive, dans un domaine qui pouvait nous sembler porteur.

Mon idée a germé alors que je travaillais comme ouvrier sur un chantier durant les vacances scolaires. J’ai pu constater de visu que beaucoup de matériaux en surplus étaient jetés à la décharge, même s’ils étaient en parfait état. J’ai alors appris que le transport de retour et le stockage de ces marchandises pouvaient coûter plus cher que leur élimination immédiate. Choqué par ce gaspillage, j’ai eu l’idée de créer une entreprise qui revaloriserait les matériaux de construction inutilisés.

Une idée séduisante, mais comment l’as-tu concrétisée?

Au début, je me suis demandé ce qu’il fallait faire pour atteindre un tel objectif. Dans le secteur de la construction, la concurrence est grande et chaque entrepreneur ne regarde souvent que ce qui le concerne. Collaborer entre entreprises pour valoriser les ressources n’est pas encore une habitude. J’ai imaginé qu’une nouvelle approche collective pourrait peut-être les inciter à travailler ensemble en faveur de l’environnement, tout en améliorant l’aspect économique.

Proposer une situation gagnant-gagnant entre le propriétaire d’un bien et un acheteur potentiel m’a semblé être la solution la plus efficiente pour essayer de faire évoluer les habitudes. Pour faire le lien entre vendeur et acheteur, j’ai imaginé une plateforme similaire à Ricardo ou eBay, mais adressée uniquement aux professionnels de la construction souhaitant vendre rapidement des matériaux excédentaires ou les acheter à un prix avantageux.

Ton idée était donc déjà très claire au départ. Comment l’as-tu communiquée à l’extérieur?

J’ai présenté mon projet dans le cadre de l’école de commerce. Mes professeurs ont été enthousiasmés car ils ont trouvé que j’avais pris en compte des aspects plus larges que ce que les élèves font habituellement à ce stade de leurs études. Mon projet a reçu de nombreux votes des étudiants et a figuré en tête de classement. J’ai alors pu choisir de passer d’un projet fictif à sa réalisation concrète si je le souhaitais, mais sans le soutien de l’école. De nature proactive, j’ai eu envie de donner rapidement vie à cette entreprise. Convaincu par ce projet, Léon Baftiri, également étudiant à l’école de commerce de Bulle, m’a rejoint dans l’aventure.

Tu as donc trouvé un allié en Léon. Tu n’as pas eu peur que cela ne fonctionne pas entre vous?

Non, pas du tout, nous sommes très complémentaires dans notre travail. Pour l’instant, Léon est encore étudiant à l’école de commerce. Si tout se passe comme prévu, l’année prochaine, il viendra lui aussi faire un stage à la HGC, comme je le fais actuellement.

En août 2022, nous avons inscrit Logistock SNC au registre du commerce. Lors de la création de l’entreprise, j’ai remarqué pour la première fois que j’étais peut-être encore un peu jeune pour mon projet. En effet, à chaque fois que je voulais entreprendre quelque chose de commercial, je devais impliquer mes parents, car je n’étais pas encore majeur et n’avais donc pas la capacité juridique.

Cette phase du projet a été difficile car nous devions nous occuper de beaucoup de choses en même temps: faire des recherches, prendre des décisions importantes, respecter les délais… Je devais m’occuper d’aspects totalement inconnus pour nous, comme les questions d’assurance et de responsabilité civile, la prévoyance vieillesse et bien d’autres choses encore. Et tout cela en plus de l’école. C’était une période très intense.

L’aspect financier nous inquiétait également car nous avions des dépenses mais pas de recettes.

Quels ont été les principaux facteurs de coûts?

Le travail de programmation pour notre plateforme en ligne a constitué le plus grand défi. Sur le marché libre, cela aurait rapidement coûté très cher. C’est pourquoi nous avons contacté une école de Fribourg pour savoir si des étudiants en informatique pouvaient se charger du développement.

Nous n’avions pas beaucoup d’espoir, mais nous avons finalement reçu près de 20 candidatures, ce qui nous a confortés dans nos choix. Deux étudiants avaient déjà développé des plateformes Internet plus complexes auparavant, c’est pourquoi nous les avons choisis.

Ils ont également été enthousiasmés par notre idée de projet et ont voulu nous soutenir. Ils nous ont donc proposé la programmation à un prix très avantageux. Nous allons continuer à travailler avec eux par la suite.

Comment la HGC a-t-elle pris connaissance de votre existence?

À l’époque, nous cherchions des partenaires solides, bien connectés au marché et donc capables d’établir le contact avec les entreprises auxquelles notre offre s’adresse. Un jour, lors d’une discussion informelle avec Patrice Dupasquier, le père d’une amie, j’ai parlé de mon projet. Il s’est montré très intéressé. Il m’a alors expliqué qu’il faisait partie du conseil d’administration de la HGC. Il m’a demandé s’il pouvait parler de Logistock lors d’une prochaine séance car il était persuadé que le concept intéresserait beaucoup les membres de la Direction.

J’ai bien sûr dit oui et il n’a pas fallu longtemps pour que la HGC nous contacte et nous invite à une présentation du projet à son siège de Zurich. Apparemment, nous avons réussi à convaincre car nous avons pu ensuite approfondir l’entretien. C’est ainsi que notre collaboration a débuté.

Désormais, Logistock fait partie de la HGC. Cela a-t-il changé quelque chose à votre idée de base?

Non, pas du tout. Nous l’avons menée à bien jusqu’à aujourd’hui, comme nous l’avions prévue dès le départ. Bien sûr, nous avons continué à évoluer et nous sommes maintenant en train de vérifier que tous les détails soient bien adaptés au marché.

Le plus important est que Logistock soit attractif pour toutes les parties concernées, c’est-à-dire aussi bien pour les vendeurs que pour les acheteurs potentiels. En effet, le temps pendant lequel les transactions peuvent être effectuées est fortement limité. Les marchandises ne peuvent pas rester des semaines entières sur des chantiers terminés. Il s’agit donc de vendre et d’acheter le plus rapidement possible.

Pour que cela soit le cas, l’offre doit être la plus large possible. En outre, il est utile que les produits demandés puissent être proposés non seulement au niveau local, mais aussi au niveau régional ou, mieux encore, suprarégional. C’est pourquoi il est également important que les quantités commandées soient suffisamment importantes et que les offres ne soient pas seulement disponibles en petites quantités.

Pour notre modèle commercial, il est bien sûr essentiel que les prix soient fixés par les vendeurs de manière à ce que nous gagnions quelque chose sur une vente. C’est pourquoi nous prélevons une commission sur chaque transaction, dont nous calculons actuellement le montant exact en fonction de différents paramètres.

Recevez-vous un soutien de la part de la HGC pour le développement futur de votre entreprise?

Oui, c’est ainsi. Si j’ai des questions, je peux toujours m’adresser à tous les services concernés de la HGC. Je suis d’ores et déjà très reconnaissant envers la HGC pour ce soutien. Je suis actuellement accompagné très régulièrement par Thomas Schwarz, le responsable du Digital Office de la HGC, qui me conseille dans l’organisation et la hiérarchisation de mes tâches. Il est pour moi à la fois un mentor et un sparring partner. Je lui en suis très reconnaissant.

Quand le lancement officiel de Logistock est-il prévu?

Nous aimerions intégrer le marché avec notre nouvelle bourse aux matériaux de construction au printemps 2024. Pour cela, nous avons encore besoin d’un peu de publicité dans les prochaines semaines pour nous faire connaître au niveau national. Nous avons prévu en premier lieu une bannière sur la boutique en ligne de la HGC, car elle nous permet de nous présenter parfaitement tant aux acheteurs de matériaux qu’aux grands fournisseurs.

En outre, nous devons collaborer avec les médias économiques et spécialisés dans la construction et être actifs sur les médias sociaux afin que la relève du secteur de la construction puisse également nous connaître par les canaux habituels. Enfin, nous voulons nous présenter sur des plateformes classiques comme les salons ou les petites manifestations du secteur, c’est-à-dire là où les professionnels de la construction se rencontrent pour réseauter.

«Une idée séduisante»

Quand la direction de la HGC a eu vent de l’idée de Samuel Broch, elle a invité spontanément le jeune homme et son associé pour une présentation. Cette dernière a été si convaincante qu’elle a rapidement débouché sur une participation. Le CEO de la HGC Martin Tobler se souvient.

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Martin Tobler, la HGC mise sur les start-ups qui travaillent sur des services digitaux pour le secteur de la construction. D’où vient cet intérêt?

Nous voulons aller de l’avant, avec des produits et des services. Toujours en ayant à l’esprit de rendre la construction plus simple et plus efficace pour nos clients. Il va donc de soi que nous nous impliquions aussi auprès de start-ups du domaine de la Proptech.

Y a-t-il des critères particuliers qui font que la direction de la HGC s’intéresse plus particulièrement à une start-up?

Nous nous penchons uniquement sur les start-ups dans les domaines que nous comprenons et qui sont proches de notre cœur de métier. Il s’agit donc en premier lieu du commerce de matériaux de construction, du conseil à la construction ou de la simplification des processus de construction.

Avec quelles start-ups la HCG collabore-elle (déjà)? Et qu’est-ce qui a déclenché la collaboration?

Il convient tout d’abord de mentionner www.cubotoo.ch, notre propre start-up. Nous créons une place de marché digitale pour les matériaux de construction. Ensuite, notre première participation a eu lieu au sein de la société cloudworks, avec ses plateformes www.umbaumanager.ch et www.ernoi.ch, qui digitalisent les processus de construction pour la rénovation des salles de bain et des cuisines, voire de maisons entières. Nous avions déjà collaboré avec succès avec cette société en ce qui concerne nos revêtements de murs et de sols. Nous connaissions donc très bien les deux fondateurs et avions confiance en eux. C’est pourquoi nous sommes devenus actionnaire minoritaire. Ensuite est arrivé www.bobbie.de, le commerçant en ligne allemand. Nous avons ici une participation afin de pouvoir approfondir nos connaissances des modèles commerciaux digitaux. Et pour finir, www.logistock.ch. Avec cette start-up, deux jeunes gens de Bulle entendent révolutionner l’échange de matériaux dans le secteur de la construction.

Te souviens-tu de la première fois que tu as entendu parler de Samuel Broch et de son idée d’une bourse digitale des matériaux de construction?

Notre membre du CA Patrice Dupasquier, lui aussi Fribourgeois, a fait la connaissance de Samuel Broch de façon fortuite.

Patrice Dupasquier a immédiatement été enthousiasmé par la personne et son idée commerciale. Il m’a alors présenté Samuel et les choses ont suivi leur cours

Connaissais-tu déjà l’âge de Samuel à cette époque?

Oui, Patrice me l’avait dit. Samuel lui avait laissé une forte impression.

Et quand tu as appris son jeune âge, qu’as-tu pensé?

J’ai d’abord été surpris, et cela m’a confirmé que les jeunes ont du potentiel.

Peux-tu nous dire un peu plus précisément comment fonctionne la collaboration entre la (grande) HGC et la (petite) start-up Logistock?

Avec Samuel et son partenaire Leon, nous avons fondé Logistock SA. Nous avons apporté un capital, et eux l’idée commerciale et la plateforme déjà programmée. Samuel est actuellement membre du CA et directeur de cette SA. Quant à moi, je préside le CA de Logistock. Voilà pour les formalités.
En ce qui concerne les opérations, Samuel est intégré à notre équipe Digital Office. Il s’agit des collègues qui gèrent la boutique en ligne et qui disposent d’une grande expérience dans le digital. Samuel peut ainsi en profiter.

Les start-ups et d’autres créations de sociétés s’accompagnent toujours de certains risques. Comment évalues-tu (et l’ensemble de la direction de la HGC) actuellement les chances de réussite de Logistock?

L’idée de pouvoir transférer les matériaux de construction neufs excédentaires au sein d’une société ou en coopération avec d’autres sociétés est séduisante. Cela réduit le gaspillage de matériaux et correspond donc à un modèle commercial engagé pour la durabilité qui a toutes ses chances de succès. Samuel et Leon développent actuellement Logistock en étroite concertation avec des sociétés de construction.

Samel Broch fait désormais partie de la HGC. Où penses-tu que le mènera son parcours au sein de la HGC et dans le monde des grandes entreprises?

Samuel est un garçon créatif, intelligent et persévérant qui va au bout de ses idées. Avec cette attitude, il conduira Logistock au succès. Pour le reste, l’avenir nous le dira.

Logistock a intégré la HGC. Indépendamment de l’âge des personnes qui en sont à l’origine, il y a toujours une petite part de chance. Que conseilles-tu aux autres jeunes gens du secteur de la construction sur la marche à suivre afin de trouver de solides partenaires pour un super concept commercial?

C’est très simple: ne pas être timide, et aborder les partenaires potentiels. Les jeunes comprennent souvent bien mieux que notre génération les opportunités qu’offrent les nouvelles technologies digitales. Et nous recherchons tous de nouvelles opportunités de faire des affaires.

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